Taureau cornu, arqué, braqué sur la surface ensoleillée de l’arène où la lumière est si éblouissante que l’on distingue à peine de leurs ombres le torero, le picador et les banderillos,
Taureau on n’attend plus que ton bon plaisir pour animer ce désert,
Et, ce désert animé, que ton animation pour manifester l’homme.
Mais il existe des taureaux de nuit,
Avec la lune sur leur front,
Des taureaux noirs, des taureaux blancs
Qui galopent à fond de train dans le sommeil des enfants,
Et dont les mugissements ébranlent les villes,
Et qui meurent dans les étoiles, lentement,
En répandant leur sang dans l’immensité du temps.
in État de veille
À Bobby
Lapointe in memoriam
de ch’val
1 commentaire:
Le grand taureau d’argent danse dans le ciel rouge,
On jurerait pourtant que jamais il ne bouge ;
Il combattra demain, selon son bon plaisir,
Mais il n’est point prouvé qu’il en ait le désir.
Combien plus il voudrait composer des poèmes
Capables d’émouvoir la génisse qu’il aime ;
Dans l’arène, il n’a pas pu trouver de papier,
Ni de scribe attentif pour entendre et copier.
Taureau, ne t’en fais pas, puisque Robert te chante ;
Sa plume n’est jamais pesante, ni méchante,
Il décrira ta vie comme il faut, lentement,
Non pour le Panthéon, mais pour le firmament.
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