vendredi 17 décembre 2010

Le poète haguenovien Gabriel Eugène Kopp mis en musique


© Dernières Nouvelles D'alsace, Dimanche 12 décembre 2010. 


Riche année pour le Haguenovien Gabriel Eugène Kopp : psychologue de métier et parallèlement écrivain aussi talentueux que prolifique, il a sorti en 2010 un deuxième roman de science-fiction, La dernière nécropole (éd. Griffe d'encre) et un premier recueil de poésies, Caraïbes (éd. Flammes vives), traduisant brillamment en vers les émotions nées de ses voyages en Guadeloupe.

Très remarqués, les poèmes de ce recueil viennent de servir de support à un projet original : quatre d'entre eux - Trois arcs-en-ciel au retour de la plage des Salines, La complainte du Caraïbe, Soleils et Soeurs que je n'ai jamais eues - ont été mis en musique. L'initiative est baptisée DKM : D pour Daisylis, qui prête sa voix rappelant celle de Brigitte Fontaine, K pour  KOPP donc, et M pour Philippe Mangold, qui a composé les mélodies « electro jazzy worldethnic » du projet. L'ensemble peut être écouté et téléchargé gratuitement sur le site www.jamendo.com/fr/album/79609

Gabriel Eugène Kopp s'est du reste vu décerner le prestigieux prix Jean-Cocteau pour Mots de passe, un recueil de poésies qui devrait être publié dans les prochaines semaines, juste avant un autre recueil, Lorraines, consacré celui-ci à sa région d'origine.

ARF HA 06

mercredi 1 décembre 2010

Caraïbes mis en musique






Quatre poèmes de CARAÏBES sont à l’honneur sur Jamendo.
Dits par DAISYLIS, mis en musique par Philippe MANGOLD,
ils sont téléchargeables gratuitement… et on peut même donner son avis !




dimanche 29 août 2010

Actus





La très digne, très prudente et très excellente

Société des Poètes Français

vient de me décerner le

PRIX JEAN COCTEAU

Pour un recueil de poésie inédit : "MOTS DE PASSE".

L'un de mes éditeurs favoris, l'intrépide Flammes Vives,
s'est aussitôt proposé de bousculer son calendrier éditorial
pour publier cette oeuvre avant la fin de l'année.
Mes remerciements aux membres du jury de la SPF,
à Flammes Vives, à vous, lecteurs, sans lesquels la poésie
française ne survivrait pas.




vendredi 20 août 2010

Actus





La revue Chemins de Traverse édite
dans son numéro 36 de juin 2010 trois de mes poêmes :
Futurs

Fosses communes

Reliques de Rêves


L’ Anthologie 2010 de Flammes Vives publie :

Mon coq


La revue Rose des Temps n° 2/2010 consacre
– sous la plume délicieuse d’Aumane Placide -
un article de trois pages au recueil Caraïbes

(publié chez Flammes Vives au troisième trimestre 2009)




mardi 8 juin 2010

Interview radiophonique sur Radio Caraïbes International

Parlons littérature avec Caraïbes, un recueil de poèmes écrit par Gabriel Eugène Kopp, alsacien, psychologue clinicien et auteur à ses heures.
Un livre édité par Flammes Vives, et disponible dans toutes les librairies, ou sur commande.

- L'homme a été touché au cœur par la Guadeloupe et ses îles, et livre ses émotions dans un recueil au style et sujet diversifiés.
Gabriel Kopp se livre au téléphone de Sophie Féret


- Au cours de ses nombreux voyages dans l'archipel, où il venait voir sa fille, Gabriel Kopp a été particulièrement ému par la Désirade. Il l'a dit à Sophie Féret



- Si la Guadeloupe et la Désirade sont les héroïnes de cœur de ce recueil, le titre Caraïbes se veut plus large, témoignage des multiples voyages du poète. Gabriel Kopp interrogé par Sophie Féret





vendredi 21 mai 2010



Posons un lapin, détalons, je retiens un, coup du lapin !


Combien restait-il de lapins, au dernier recensement ?
De lapins VIVANTS ?
C’est connu, les carottes, c’est bon pour la vue. Pour preuve, on n’a jamais vu de lapin porter des lunettes. Jusque-là tout le monde rigole. Plus ou moins, selon la tolérance aux vieux bons mots. Jusque-là, on parle d’une blague plus ou moins éculée. Blague ? Voire ! Personne ne pense à une vérité scientifique absolue. Pourtant…
Vu le nombre de lapins qui existent encore, et malgré les alertes à l’espèce en voie de disparition, personne n’a pensé à Claude Bernard - la répétitivité de l’expérience dans les mêmes conditions. Personne n’a osé soupçonner une preuve (larga manu vu le nombre de sujets) que les carottes sont bonnes pour la vue…

Ou que les lapins nous cachent quelque chose !
Hé oui, quand le bouquin mate la hase en la rabouillère, qui songe un instant qu’à défaut de bésicles le lagomorphe zieute peut-être à travers des zeiss souples !?
Qui médite que les lapins puissent nous blouser et portent des lentilles ?
On pense que ce joyeux, doux et dégueulasse garenne se contente de ruminer ses propres (sic) fientes, de les trouver succulentes, et ne s’en détourne une bonne fois que quand il en a conchié ses tunnels et qu’elles daubent sévère… L’analogie est frappante, n’est-ce pas ? Et si je rajoute qu’il s’accouple toute l’année, qu’il vit la nuit, revit dès que le jour disparaît, qu’il clapit certes, mais couine quand il baise et, pire, commet un chant du cygne au moment de claboter… ça ne parle à personne ! Le moment de la mort est-il l’instant de commettre une incongruité aussi vaine que l’a été toute une vie… au lieu de causer intelligent quand on en avait le temps ?

Lecteurs ! Pensez à quelque chose d’important !
Pensez à ce lapin !
Et si je rajoute qu’il est aveugle au rouge orangé… Au nom de Nanabozo ! Au nom des dieux, réfléchissez : c’est la couleur des carottes !!!

Humanoïdes ?

[…]
Il fait bon, Dans le terrier, On est descendus, Pourtant, les lumières sont douloureuses, Et les sons terribles, Il y a des jambes partout, Partout où je peux voir, Jusqu’au bout du terrier, Ils bougent tous, Ils ont tous trop mangé, Gonflés.
Aïe, aïe, aïe, Je tremble, Dans le terrier grondant, Griffer ne sert à rien, Mordre non plus, J’espère que ce ne sera pas trop long, Ils m’ont posé par terre, Calme.
Il y a un allongé, Sur le sol du terrier, Il grogne, Il sent mauvais, Il n’a pas changé de litière récemment, Il s’approche, Il veut passer une patte, Je le mords, Il ne prend pas mon pain, Ce concurrent ! On me porte encore, Dans le terrier grondant, Il bouge, Oh là là, quelle débâcle…
Serpolet !
C’est ça !
Serpolet...
Telos, Res, Euh…

« T’as vu maman, l’essedéèffe qui est tout sale assis par terre, avec son bonnet de père Noël, il a essayé de prendre le pain pour Thimotimba et mon lapin l’a mordu quand il a touché la cage.
- Non, je n’ai rien vu. Ramasse ce pain ! Je t’avais dit de tenir ce sachet de nourriture à la main, pas de le poser par terre. Je n’ai pas assez à faire ! Et ne déballe pas tes affaires sur ce trottoir. Doux Jésus ! Excusez-moi, monsieur. Jérémy, prends ton sac, et donne-moi cette bestiole, en vitesse. Tu sais que mémé est toujours très nerveuse quand c’est Noël. Il faudrait essayer d’arriver le plus tôt possible. Ton père attend devant nous. On va rater la correspondance !
- Ben c’est bien fait. Il a qu’à s’en acheter, lui, du pain, l’essedéèffe plutôt que le chiper à mon lapin Thimotimba. Pourquoi y veut du pain dur s’il a pas de lapin ? Et lui dire des gros mots et “Crève sale vorton”. Il a même pas de pulovère en dessous du manteau rouge, juste un maillot troué. Et puis il va mourir de froid. Na !
- Jérémy, obéis ! Il faut rester près de papa dans cette cohue, sinon nous allons nous perdre sur le quai !
- Oui, m’man… M’man c’est quoi un vorton ?
- Jérémy !
- Oui, m’man. Même pas sale, mon lapin, d’abord. »
[…]

Extrait de Joyeux Noël Thimotimba, nouvelle inédite

Les lapins n’existent pas


Ce sont des intelligences extraterrestres : il n’y a que les espèces intelligentes pour couiner quand elles baisent (chaud lapin, pfff) , avancer le pif pour montrer qu’elles ont raison, bouffer leur merde jusqu’à ce qu’elle pue, baiser sans arrêt, être aveugle à leur préférence narcissique (leur carotte) ! Des êtres normaux ne feraient pas ça !
Les lapins portent des lentilles et sont des espions extraterrestres !
Rusés les bougres, ils se sont fait passer pour des ruminants pendant des millénaires (les vaches et les rennes - et les serpents ? Ces braves rampeurs qui font peur, à glisser sur leur estomac et à avoir des renvois acides à force de bouffer de la poussière et ruminer leur vengeance - ont bien souffert d’être confondus avec eux) mais en plus, ils ont troqué leurs lunettes contre les lentilles…
La preuve ? Quelqu’un a-t-il seulement pris la précaution de vérifier si les lapins portaient des lentilles !
Ah ! Vous voyez !
OK, comment expliquer qu’ils disparaissent ? Voilà une question intelligente ! Pour une fois !
Myxomatose, RHDV, renards, on a tout essayé pour les détruire, rameuté vétérinaires et chasseurs à courre quand ça ne suffisait pas ! Rien à faire, ils ont survécu à tout et à tous. Et voilà qu’ils disparaissent ! Pollution, saleté, radioactivité : rien à faire pour les éliminer ! Et pourtant ils disparaissent…
Bande d’ânes, cessez de vous lamenter : ils disparaissent parce qu’ils nous remplacent ! Il n’y aura bientôt plus de lapins, parce qu’ils auront remplacé les hommes. Fastoche, regardez la suite de Fibonacci…
Quant au poids de la cervelle : « Mieux valent cinquante grammes qui servent bien, qu’un kilo cinq qui n’sert à rien ! » Proverbe lapin !
La
Pin
Lapin
Queue touffue
Oreilles velues
Peuple de Pâques, de garenne
Tu n’es pas ce que parais, messager de géhenne !

Vocabulaire ?


Cercobare de 'kercos' queue et 'barus' pression

Adjectif invariable qualifiant l’instrument masculin de prédiction météorologique. NPC avec barométrique : malgré ses deux syllabes terminales ne qualifie que la mesure exacte et permet des prévisions aléatoires. Les instruments cercobares ne sont pas scientifiques et concernent des certitudes : plus la pression monte plus on est sûr qu’il va se passer quelque chose !

Démocène de 'demos' peuple et 'kènos' vide

État d’une espèce exsangue en nombre d’individus ou d’une nation en QI. Le premier sens s’applique au destin du peuple lapin. Le second ? A vous de choisir !

Fantasmobole de 'phantasma' fantôme, illusion et 'bolos' lanceur

Substantif très polysémique désignant, dans son sens le plus honnête, un artiste, et, dans son sens « défectueux », un politicien en particulier, les commerçants en général. Souvent associé à « fantasmolige » désignant le fait de ramasser tout ce qui traîne sans se soucier de sa qualité.

Gnoséo-mycose de 'gnôsis' connaissance et 'mykês' champignon

Maladie psychologique prurigineuse des intellectuels torturés : non seulement ils raisonnent rapidement et comme des pieds, travaillent du chapeau mais rêvent, « petits produits de la campagne », à devenir « de Paris ». Ne se soigne ni aux antibiotiques ni aux psilocybes.

Anthocarde de 'anthos' fleur et 'kardia' cœur

Adjectif désuet. Épithète gentiment moqueuse qualifiant le résultat curieux des greffes interspécifiques chez les poètes un brin fleur bleue. Les chirurgiens responsables sont introuvables.

Le père Noël est une carotte !


Bon, stop, tout cela est délirant, pseudoscientifique et pseudologique ! Le fait que les lapins ne distinguent que très mal le rouge et l’orangé ne prouve qu’une chose : les carottes jouent double jeu !
Il y a suffisamment de documentation pourtant (La Chose d’Un Autre Monde est une carotte, c’est dit dans la première version, oui, celle en noir et blanc avec du suspense, pas le réchauffé gluant et vomitif qu’est venu en remake !), mais là encore tout le monde est aveuglé et accuse ces gentils « ruminants » velus. Qui a pris la précaution de regarder une carotte dans les yeux et de s’apercevoir à quelle vitesse elle détourne le regard, en caressant sa fine moustache verte et en étouffant un ricanement sauvage et perfide ? Elle dodeline de la fane pour rire, et se marre. Il n’y a que dans le cerveau vichyssé d’une carotte que peut naître l’idée corrompue d’aveugler les lapins pour qu’on ne la reconnaisse pas. Mais c’était compter sans les ingénieuses vibrisses de nos doux compagnons de gibelotte et dix de der. Sans eux c’en eût été fait de nous. Déjà les premiers signes d’intelligence végétative se manifestent et personne ne pousse un cri d’alarme. Nous donnons des biberons de carottes à nos bébés !! Le poison s’instille dans nos veines dès l’âge tendre. Ce sont les carottes qui nous conquièrent avec l’idée de transformer la terre en potager. Les cabinets de ministres seront transformés en cabinets de verdure, les tapis verts en pelouses, les régiments seront tirés au cordeau et saint Fiacre détournera Priape, Flore et Pomone. Julienne, appelle la police !
Il est quasiment trop tard ! Notre traditionnelle impéritie nous a menés cette fois à la cuve à compost. Nous sommes déjà conquis et nous serons nos propres bourreaux (Rappelez-vous Le lièvre et l’amateur de jardins), nous avons calomnié nos meilleurs alliés et nous les avons chassés, intoxiqués, bouffés…
En fait, ce sont les carottes qui ont inventé la myxomatose (la preuve, aucune n’est atteinte ! et depuis quelques jours elles me scrutent à travers les yeux du bouillon de poule).
Bientôt il n’y aura plus personne pour prononcer des panégyriques : une fois les lapins morts, nos seuls alliés seront morts…

Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciement

Une dernière feuille de salade
Un dernier câlin
Un dernier godet
Un dernier petit tour
Et puis s’en va
Une dernière fois

Écoute O Nanabozo, mes cris,
Sois attentif à ma bruyère.
Du bout du terrier vers toi j’appelle
Les noreilles me manquent
Au potager qui s’élève loin de moi,
Conduis-moi.
Pcc Ps 61 2 3

Vous tous, amis des légumes et des lagomorphes, oyez, levez-vous, Couvrez vos chefs de cendres.
Criez dans ce monde dorénavant désolé par son absence.
Versez des larmes.
Vous de son terrier, qui l’avez aimé et respecté,
Vous de ses combats, qui l’avez craint et repoussé
Vous de ses amours, qui l’avez embrassé et choyé
Pleurez vos bras vides, vos peurs sans objet, vos tendresses inutiles,

Car
La Bête des Vosges derrière sur la Terrasse,
dite aussi
Écorche Carotte,
Bouffetout,
TailleCable,
Croquedoigt,
CoupdeLattesdansleClapierNonMaisTuVasVoir
alias
Blanche Fourrure,
Calinlacawpette,
CrotteOCul
Ou encore
La Terreur des Piérides, l’Extirpeur à Radicelles, Le Fondeur de Trous dans le Gazon, Le Tourmenteur des Pissenlits

Après une décennie de bons et loyaux services, nous a filé entre les papattes à la fraîche ce matin, rejoindre un doux Éden plein de fourrures, un triangle fertile éternellement baigné de parfums à la vitamine A, croquer les pâquerettes par les deux bouts.
Que la bienheureuse Sainte Frisée du Lapereau et Saint Râble ses patrons accueillent son âme de hase et parsèment son chemin lumineux de thym, de persil et de serpolet.
Adieu gaie compagne, tes aboiements si discrets de lapin de garde (lagopedus ferox L) nous manqueront.
Poursuis, trotte-menu, ton chemin sautillant dans la luzerne céleste. Puisses-tu y retrouver les garennes de tous tes amis morts de vieillesse (il va être tout seul ce pauvre bestiau) et les autres qu’un festin tragique casserola (ouaiii) bien avant ton âge.
Que ton terrier, aux champs élyséens des veinards (quatre pattes de lapin, et une durée de vie pareille, vous pensez d’une affaire) te soit une paillée douce et sèche pour ton séjour éternel.

La famille éplorée qui jure se laisser
in memoriam
Pousser les dents de devant.

Ni choux ni carottes

Vous qui l’aimiez, entendez ma prière et mes pensées secrètes

Ne t’inquiète pas
Je t’ai creusé un nid de verdure
Pour y reposer, ma douce amie.
Va, prends ton envol dans la menthe des jardins.
Dresse tes oreilles veloutées !

Attentive soudain
Tu reconnaîtras les chants
De tes amis aériens
Oiseaux,
Ton cousin, sourire de passage,
Le friselis des herbes puis la course bourrue
Des cochons d’Inde anciens.

J’ai posé comme viatique
À côté de ton corps abandonné
Une de ces feuilles de choux
Que tu aimais tant lire.
Puissé-je mourir un jour au soleil comme toi…

Et quand j’eus fini ma funèbre besogne,
Que les dernières pierres
Furent levées sur ton timide et verdoyant repos,
Que mes bras alourdis du trou où tu dormais,
Pendirent inertes et chagrins à mes côtés ;
Quand tout ce qui bougeait en moi était mon cœur essoufflé et mes larmes
Je contemplai la cerisaie…

Dans le jardin, un camélia blanc vient d’éclore

Je lève les yeux

Un oiseau de neige vole dans le ciel limpide…

Silence


Registre des signatures à la sortie :

Rien de neuf, doc ! Bugs
Pas d’chance pour une fois, Oswald
Eh bin tu danses plus ? Bongo
Quand est-ce qu’on croûte, j’me f’rais bien un steak, moi, Caerbannog
Wououou, Lapin-Garou
Pan pan ? Pan Pan
C’est pas une homologation musculaire, ça ! Roger
Pourquoi t’es tout petit du coup ? Frank
Bienvenue chez les fantômes, Harvey
Bonnes Vacances, Isidore Clémentine
Finalement, t’étais pas si petite que ça, Buster Babs
Chalu, Grégoire de la Tour d’Ivoire
Bienvenue dans la verdure, Bucky
Fin des jeux, quelle tristesse, Peppy
Tour de con, tour de crétin que tu nous as joué, Raving Rabbits
On se retrouvera de l’autre côté, LB
Nous sommes un peu plus seuls maintenant, Coco

Et tous les autres Jojo, Pierre, Bibi, Lapinot, Max (et Sam avec dérogation), Au Citron, de Pâques …

Les taches sur la Lune ressemblent à un lapin ! Vous voulez une preuve de plus ? Je vous démontre ça en criant ‘lapin’ !


Il y a devant ma maison une dizaine de pères Noëls armés jusqu’aux dents. Les rennes de combat qui les accompagnent sont bardés de lames d’acier. Les hottes dégorgent des béliers et des menottes. On frappe à ma porte. Ils ne veulent pas que je dévoile la vérité. Je vais expédier ces derniers mots sur la toile. Adieu. Surveillez les lapins, les carottes et les vieux barbus habillés bizarrement et au nez rouge.

Esquisses

Il faisait chaud. Terriblement. La sueur dégoulinait, mais n’avait pas d’espoir de descendre. Les cellules assoiffées semblaient absorber la moindre impatience qui pourrait ressembler à de l’eau. Et le soleil majeur n’était encore qu’au zénith. Trente heures galactiques standard avant le crépuscule. Trente heures pour mourir desséché. Et entre temps les deux étoiles secondaires seraient levées, ajoutant un cortège subtil de rayonnements qui stériliseraient tout aux alentours, comme elles le font depuis plusieurs millions d’années.
Il se tourna vers la base, effectua la mesure pour laquelle il était sorti, tira une carotte du sol, y planta une balise, et ajusta ses affaires pour rentrer.
Hoppity Hop ! Le joyeux lapin ! Passa en bonds réjouis ? Devant l’explorateur zélé…

Extrait, Rendez-vous à la frontière, nouvelle grignotée

Méditation IV – 106


106 – Les fantômes n’existent pas, mais je peux quand même être hanté.

Méditations Incongrues, extraits du volume IV : Le fil et le nœud

Méditation V – 112,113


112 - Retourne régulièrement dans ton passé pour transformer ce qui te déplaît : les endroits où tu as été maladroit, criminel, obscène ou stupide, corrige-les avec ces retours réguliers. Mais surtout, ne cherche pas à en tirer de leçons. Il n’y a rien de pire qu’un pédagogue impuissant.

113 - Il n’y a pas d’expérience de la vie. Il y a l’incommensurable propension à refaire les mêmes stupidités. Et ensuite la lamentation indécente du regret ou du remords. Tais-toi et rumine !

Méditations Incongrues, extraits du volume V : Le coup de pied de l’âne

jeudi 20 mai 2010

La Fontaine


Eh bien oui ! J’ai déjà dit tout le bonheur et les découvertes que me procure sa lecture. Les lapins ne lui sont pas étrangers… Était-il lapin ?

Le lion s’en allant en guerre

Le Lion dans sa tête avait une entreprise.
Il tint conseil de guerre, envoya ses Prévôts,
Fit avertir les animaux :
Tous furent du dessein, chacun selon sa guise.
L'Éléphant devait sur son dos
Porter l'attirail nécessaire
Et combattre à son ordinaire,
L'Ours s'apprêter pour les assauts ;
Le Renard ménager de secrètes pratiques,
Et le Singe amuser l'ennemi par ses tours.
Renvoyez, dit quelqu'un, les Anes qui sont lourds,
Et les Lièvres sujets à des terreurs paniques.
- Point du tout, dit le Roi, je les veux employer.
Notre troupe sans eux ne serait pas complète.
L'Âne effraiera les gens, nous servant de trompette,
Et le Lièvre pourra nous servir de courrier.
Le monarque prudent et sage
De ses moindres sujets sait tirer quelque usage,
Et connaît les divers talents :
Il n'est rien d'inutile aux personnes de sens.

Livre V Fable 19

Pourquoi cette fable me fait-elle immanquablement songer à la chanson de Félix Leclerc, « Les 100000 façons de tuer un homme » ? Curieuse association d’idées. Encore une qui ne vaut pas un pet ! Certainement zafè a kabrit pa zafè a lapin !


Méditation III - 35


35 – Si conscience de classe signifie manque de l’une et de l’autre, je m’abstiens volontiers.

Méditations Incongrues, extraits du volume III : N’ayons pas peur des mots


Les lapins...


Les lapins, les lapins
comme des sourds
jouent du tambour
Dans les bois
ténébreux
battent le couvre-feu
Rantantanplanplanplan
Rantantanplanplanplan
Si nous réveillons les gens,
c'est qu'il est urgent
Rantantanplanplanplan
Rantantanplanplanplan
URGENT de les prévenir
qu'ils doivent dormir !




lundi 1 mars 2010

Gabriel Eugène Kopp en dédicace

© Dernières Nouvelles D'Alsace, Samedi 27 février 2010.

C'est ce qu'on appelle un écrivain prolifique. Quelques mois à peine après son premier recueil de poésie, Caraïbes, traduisant brillamment en vers les émotions nées de ses voyages en Guadeloupe (DNA du 26 janvier), l'écrivain haguenovien Gabriel Eugène Kopp publie ces jours-ci aux éditions Griffe d'encre La dernière nécropole, son deuxième ouvrage de science-fiction.

Et l'auteur est à l'aise dans tous les registres : son nouveau livre n'a rien à envier au déjà brillant Au nord-nord-ouest d'Eden paru il y a deux ans (DNA du 15 mai 2008) et chaleureusement accueilli, notamment par le spécialiste du genre Jean-Pierre Dionnet.

La dernière nécropole part de la découverte, dans la ceinture de Kuiper, d'un « artefact en forme de tore », renfermant des milliers - millions ? - de corps gisant nus et calmes dans une lumière bleue, bercés par une musique aux accents inconnus. Morts.

S'en suit un récit passionnant au style remarquable, digne des meilleurs auteurs anglo-saxons. Court et bien rythmé, l'ouvrage s'interroge sur l'être et la divinité, sans jamais se départir d'un brin d'humour sarcastique : « Les scientifiques ont mauvaise mine. C'est peut-être qu'ils ne se posent pas les bonnes questions... »

Gabriel Eugène Kopp dédicacera La dernière nécropole ce samedi à la librairie Vincenti.
F.H.

mercredi 27 janvier 2010

Un recueil d'émotions


© Dernières Nouvelles D'Alsace, Mardi 26 janvier 2010.

Délaissant un temps la science-fiction pour la poésie, le psychologue haguenovien Gabriel Eugène Kopp, écrivain à ses heures de moins en moins perdues, publie Caraïbes, remarquable recueil traduisant en vers les émotions nées de ses voyages en Guadeloupe.

Ça ressemble à un virage à 180 degrés. Le premier ouvrage du Haguenovien Gabriel Eugène Kopp, paru au printemps 2008, était un court roman de science-fiction, au style brillant, qui plongeait le lecteur dans un univers imaginaire, glacé et glaçant, Au nord-nord-ouest d'Éden. Son deuxième « bébé », sorti des presses début octobre, est un recueil de poésies baigné de soleil et de pluies chaudes, inspiré de la Guadeloupe et de ses habitants - direction, cette fois, les Caraïbes.

« Le même dessein »

Et pourtant. Si le changement de genre est incontestable, la continuité entre les deux travaux ne l'est pas moins : « c'est le même dessein », résume l'auteur. A bientôt 59 ans, ce psychologue à l'Epsan (Établissement public de santé d'Alsace du Nord) « griffonne » depuis plus de quarante ans. Ses tiroirs regorgent de pages noircies dès l'adolescence. Des nouvelles, des romans, qu'il n'a longtemps pas tenté de faire éditer. Et, donc, des poèmes, « par centaines ».
Un « travail d'orfèvre », plus exigeant, mais accompli avec le même talent. « Il est plus facile d'écrire une nouvelle, guidé par une trame narrative et des automatismes, estime Gabriel Eugène Kopp. En poésie, rien de tout ça ne fonctionne. Et chaque mot, chaque espace, chaque ponctuation doit avoir un sens. » Parmi plusieurs recueils « fabriqués » et envoyés aux éditeurs spécialisés dans le genre, c'est donc Caraïbes qui a le premier obtenu l'approbation unanime du jury de l'expérimentée association Flammes vives, qui l'a publié, à la grande fierté de l'auteur, à compte d'éditeur.

Caraïbes, collection de textes écrits ces dix dernières années à la faveur de réguliers voyages en Guadeloupe, où la fille cadette de Gabriel Eugène Kopp, océanographe, a vécu un temps, n'a rien de la carte postale du touriste ébahi. A la manière d'un peintre impressionniste, l'auteur y brosse, vers après vers, touche après touche, un tableau traversé par d'infinies nuances de lumières, d'odeurs, de goûts, de traditions, de caractères. On y sent battre le coeur de l'île, vibrer la passion « irréfragable » de l'auteur pour ses contrastes, son climat chaotique, ses habitants accueillants et solides : « Hormis le souvenir de l'eau, la caresse salée / Avec le temps, restera-t-il, / Le chaud sourire des gens de l'île, / Ce limon à la mer soufflée, / Sur cette terre barque retournée ? »

« Une posture de yoga »

« Réduire les Caraïbes à une plage blonde, un paradis où régnerait un bonheur absolu, ça serait mentir, sourit Gabriel Eugène Kopp. Et c'est impossible : un poète part d'une émotion, qu'il façonne avec ses mots, comme un sculpteur avec son ciseau. On ne peut pas travestir ses émotions. »

Des émotions qui, à l'agréable surprise de leur auteur, ont reçu un bel accueil de la part des lecteurs, pourtant rares à se plonger habituellement dans des recueils de poèmes. « La poésie m'aide à m'abstraire des difficultés quotidiennes, liées à mon métier par exemple, analyse Gabriel Eugène Kopp. En exigeant une attention au moindre détail, elle impose le silence, la paix - un peu comme une posture de yoga. Que dans le monde de fous dans lequel on vit, sa lecture permette encore à des gens de trouver ce calme intérieur, c'est un plaisir. Et c'est rassurant. »



Florian Haby

mardi 12 janvier 2010




Un flic sans rien d’anormal

[…]

Le collègue l’attendait confortablement installé dans le salon de son appartement. En sirotant un petit noir, il spéculait : le lieu était meublé avec goût et simplicité, murs noirs et mobilier blanc, transparences étudiées soulignées par les seules couleurs de la pièce, des objets posés ou apposés sur les surfaces : fruits, livres, toiles et gravures, boîtes de médicaments en théories infinies.

Des arcs-en-ciel se déployaient selon l’inclinaison d’appliques éclairant les étagères de verre. Un quatuor de Mozart en fond sonore. Wake On The Graves cassant du rythme à la cuisine, et Bauhaus jouant en soft Bela Lugosi’s Dead dans la salle de bains (il avait vu la pochette en se lavant les mains)… Rien d’anormal.


Il avait identifié les morceaux plus tard chez son disquaire favori. Celui-ci lui avait donné un sérieux coup de main, interloqué que son client, habitué au rap le plus ringard, se perde dans le post-punk gothique, le hard rock et le classique.


Il y avait bien le boa constrictor lové dans la chauffeuse blanche, tête oblongue posée sur l’accoudoir.


Il l’avait d’abord cru empaillé, jusqu’à ce qu’il joue de sa langue bifide, en même temps que la musique parvenait à sa conscience.

Tramontocchio passa dans le couloir, et rassura son équipier d’un ricanant : « T’en fais pas pour Miro, il ne mord pas ! Il m’apprend à lire… »


Le collègue ne caressa pas le serpent, ni ne comprit la blague. Il était très jeune. Il la comprit lorsqu’il raconta la singulière rencontre à son père, qui explosa de rire et lui expliqua – avec l’orthographe du nom dont le serpent avait été affublé et qui n’avait rien à voir avec la déficience visuelle de son propriétaire - quelques breloques d’antan, de l’époque qu’ils apprenaient l’alphabet, avec sa mère.


Il demanda à son fils où son ami avait son élevage de souris blanches. La maman demanda si elles avaient les yeux rouges, et si tout le monde devenait fou autour de son singulier confrère …


Rien d’anormal.


[…]


Extrait, De Gueules Pleines de Dents, nouvelle policière inédite