dimanche 16 septembre 2012






Voilà, voilà, j’arrive…

Désolé de vous avoir laissés mariner sans littérature, mes fans adorés (pour les chevilles, c’est quoi déjà la pommade ?) mais vous savez ce que c’est, le travail, le travail, le travail : rendez-vous compte de tout ce qu’il faut faire pour être bronzé toute l’année…

Nouveautés






Poésie

Six poèmes édités ! Dans deux tomes de l’anthologie 2012 de Flammes Vives, dans Chemins de traverse n°40 la dernière en date des revues de L’Ours Blanc, dans le trimestriel L’Étrave chez Poètes sans Frontières, et dans le périodique Rose des Temps de l’association Parole et Poésie.




Nouveautés Bis






Bis

La nouvelle « Qui veut tuer le loup l’accuse d’être un homme » a été primée puis éditée par La Truite de Quénécan. Le volume de l’anthologie est entre mes mains et je ne suis pas peu fier d’avoir décroché cette fois le premier prix.

« Le style est riche et assez accrochant, phrases très imagées. Mise en relation du thème avec le contexte social et économique moderne. On sent une volonté de décrire des réalités quotidiennes (souvent sordides : le béton, les caddies…) avec un vocabulaire littéraire, technique, qui donne du relief aux phrases. Avec ce vocabulaire littéraire contrastent les effets de langue orale, parlée, voire les termes familiers. Le style reflète en fait l’opposition entre le côté « loup » et la société, le malaise aussi des personnages qui ne se sentent plus en harmonie avec cet univers. »
Claire Béchec Présidente du Jury 2012, lauréate 2011



« Le jour de la remise du palmarès, il y avait même un loup... mais son maître ne voulait pas le promener en public, il est trop craintif (le loup) ! » Extrait d’un courrier entre Gilles du Pontavice (éditeur) et votre serviteur.
L’ouverture aux collèges et aux écoles a donné un rayonnement supplémentaire à cette belle initiative.





Concours de nouvelles : le loup a inspiré jeunes et adultes - Perret





Ouest-France mardi 03 juillet 2012 



Les organisateurs du concours de nouvelles de la maison d'édition La Truite de Quénécan et l'association Les Amis du Moulin à tan, de la Forge Neuve, ont révélé, dimanche, le palmarès de cette troisième édition. Le thème du concours, « Le loup est revenu en Bretagne intérieure », a inspiré les écrivains qu'ils soient adultes ou adolescents.
Les lauréats
Les participants au concours adulte sont originaires de toute la France. Le premier prix a été décerné à Gabriel Eugène Kopp, qui se partage entre l'Alsace et la Bretagne, pour « Qui veut tuer le loup l'accuse d'être un homme », Kristen Patin, s'est vu attribuer le deuxième prix pour « Léon, le loup et le commissaire », et Pierre-Yves Flageul de Glomel, le troisième prix pour « Loup y es-tu ? ».
Chez les jeunes, les trois lauréats sont : 1. Inès Le Belguet pour « Lycaon » ; 2. Corentin Le Métayer pour « Le bon vétérinaire » ; 3. Romane Prouff pour « Le seigneur de la forêt ».
Un recueil des nouvelles et d'autres textes, dont lettres d'archive retrouvées par l'historien André Le Coroller, sur le thème du loup, a été édité par la Truite de Quénécan : www.latruitedequenecan.com






Sous peu


Une réédition numérique viendra compléter et relancer Au Nord-Nord-Ouest d’Éden

L’édition papier reste en librairie et poursuit son bonhomme de chemin.

Un nouveau roman au format novella sortira au dernier trimestre 2012 chez Griffe d’Encre.

Un feuilleton ?

Oui, j’en rêvais et Youboox l’a fait ! Le contrat est sous mes yeux. L’affaire devrait démarrer à la rentrée. Guettez l’apparition de Jérémy et de sa manière d’interpréter des lamentations sur Youboox.

Du coup je me sens des ailes et pour vous mes doux lecteurs… Voyez la fin de la livraison !


Raboteuses dévotions


Prenons un dernier verre avant l’aurore…
Dans un instant plus personne ne se souviendra
Ni de la pluie, ni des chevaux, ou des solstices moins encore ;
Nous fléchirons les herbes qui coulent sous nos pas
Avant l’hiver qui nous tiendra parmi les tombes.

Croches et branches sur la neige du sentier
Dessinent un brin d’herbe qui survit
Auprès du jour. Et puis qui laisse choir
Sa dernière âme sur le linceul où est écrit :
Prenons un dernier verre avant l’aurore.

Nous quitterons la dune et ses flancs semés de fenêtres.
J’ai piqué quelques fleurs dans les vases fendillés.
Aucune bougie ne veille derrière les rideaux asséchés.
Aucune lumière n’a écarté d’embruns
Et rien ne restera des souvenirs d’extases.

À la rigueur, des « matières » qui coulent, emportées par les pluies,
Ou les ravines vers le val ; quelque étincelle électrique dans un flambeau vacillant.
Rien ne s’ouvre pourtant, aucun volet de pierre,
La nuit est silencieuse, et quand nous quittons le cimetière,
Pas un signe d’enfers ou de sorcières.

Fermés, immobiles, sur de miraculeuses brumes,
Avant l’aurore, prenons un dernier verre, un.
Nous écrirons,
Avec un doigt, de la lumière, sur l’écran blanc
Une dévotion discordante : « Prenons… »

Près d’un fanal soufflé par le vent
On entend emportés par les chants,
Des refrains de pluies.
Dans les ravines silencieuses quelques étincelles fuient.
Muette est la nuit quand nous poussons la porte craillante du cimetière...

Sous la lumière lasse,
J’écris. 
Calligraphies :
Des prières,
Lumières…

Bistrot


Gens
Foule
Geste de la main
Gestes et mouvements
Têtes
Houles                               
Vestes de marins
Verse la houle
Vent
Tables saoules
Leste bistrot
Lestes filles : « Au trot ! »
Voix
Roulent
Reste tranquille
Restes qui croulent
Coup de feu
S’écroulent
Les piles de têtes tournées
Têtes blagueuses, vaisselles brisées

Fictionnaire


Ichtyogravitationnel  adj de « ichtyo » poisson et « gravitationnel » gravité

Qualifie un genre de déplacement aérien, aquatique ou chtonien évoquant une nage. Utilisé aussi bien dans des comportements naturels que contre nature (rien de sexuel, ne rêvez pas !) Un lombric est ichtyogravitationnel, le poisson fantastique dans la nouvelle Le Poisson de Gabriel Eugène KOPP est ichtyogravitationnel, un marteau-piqueur n’est pas ichtyogravitationnel

Nématocarde  nm de « némato » fil et « carde » cœur

Il y a le boson de Higgs qui unit les particules, on a dorénavant le nématocarde de Kopps qui désigne le lien amoureux aussi bien que le stimulateur cardiaque et le fil à couper le beurre. Tous les trois sont d’une importance vitale. Quel rapport avec le fil à couper le beurre ? Essayez de ne pas l’inventer, vous verrez si vos nématocardes fonctionnent.

Géothérapeute nm de « géo » terre et « thérapeute » qui soigne

Désigne des techniciens spécialisés dans le modelage et la reconstruction des écosystèmes et des géosystèmes détruits. Apparaissent comme des personnages essentiels dans le nouveau roman de Gabriel Eugène KOPP Chroniques de la Grande Séparation… Ok, ok j’arrête. Mais on peut se référer aux titres de la livraison.

Oscillognose nf de « oscillo » oscillation et « gnose » connaissance

Désigne une méthode d’apprentissage dite aussi balancement objectionnel final (BOF). S’applique plus particulièrement aux techniques structurées destinées à la toute dernière partie d’un cursus… quand on a tout essayé et que rien n’est rentré : on s’en balance et puis bof !

Laryngoglyphe de « laryngo » gorge et « glyphe » gravure

n.m. Désigne un individu doté de tatouages sur la gorge.
Cf crânioglyphe, dorsoglyphe, gluthéoglyphe, podoglyphe, pénoglyphe, nasoglyphe et tant d’autres (à vos stylos !)
Adj. Qualifie une technique d’écriture par reconnaissance vocale

Feuilleton ?



Les lapins ne meurent jamais...
(cf livraison 8)

Fibonacci a deux « c » ; puisque les lapins ont deux oreilles Fibonacci est un lapin et Fibonacci ne meurt jamais, mais Fibonacci ne connaît ni le principe de Peter, ni la LEM, Lewis Carroll est un lapin blanc photographe d’oies blanches plumées par O’Maley, et Murphy est le nom de mon lapin hélicoptère, alors ça va barder !
0 1 1 2 3 5 8 13 21 34 55 89 144 233 377 610 987 1597 2584 4181 6765 10946 17711 28657 46368 75025 Fn-1+Fn-2
Évidemment, je ne suis pas zéro et si je suis seul à me lire je pourrais être seul à m’admirer. Jusque-là toute demande de rab est de la triche, donc nous démarrerons à deux ! Hé, hé. Alors nous sommes fondés à demander la suite.
Si deux personnes la demandent (la suite) dans les commentaires de ce blog, je publierai le second épisode
Si trois je publierai le trois
Si 5 demandent le suivant, je montrerai le 4
Si 8 le veulent, je donnerai le 5
À 13 je me fendrai du 6
Si 21 le 7
À 34 le 8
Pour 55 le 9
Si 89 le 10
Si 144 le 11
Si 233 le 12
Si 377 le 13
À ce rythme-là le 21e chapitre (de la première partie) sera publié à condition que 17 711 lecteurs le demandent (mais je saurais me contenter à ce stade de « l’aient demandé ») soyons... rêveurs !



— Rêveurs —


« Le rêveur est mort ! Le rêveur est mort ! »
Le gamin hurlait à pleins poumons en dévalant la colline boueuse.
Tantôt glissant, tantôt prudent, crotté graduellement de la tête aux pieds, il ne cessait de s’égosiller, filait à droite, détalait à gauche pour répéter une nouvelle qui, portée d’une fenêtre ouverte à une porte entrebâillée, envahissait de plus en plus vite la bourgade.
Comme la rumeur se propageait, enflait aussi l’agitation. Beaucoup de gens faisaient rentrer les enfants. Pourtant il n’était pas tard ; le temps couvert et pluvieux de cette fin d’après-midi ne parvenait pas réellement à assombrir la lumière du printemps. Ce que le gosse au bord de l’extinction de voix diffusait, maintenant avec moins de virulence, semblait devenir plus inquiétant si on examinait le comportement des villageois.
Ils étaient regroupés et des phrases compréhensibles s’élevaient parfois au-dessus du brouhaha : « Les guerriers vont s’ennuyer… Ils vont recommencer à se battre… les pillages… les céréales et les bêtes à l’abri. »
Le bourgmestre parvint enfin à calmer habitants et édiles à présent réunis sur la minuscule place du marché encaissée au centre du village. Le gamin avait été arrêté d’une taloche par l’épouse du maire, ramené à la raison et sur les pavés du hameau par une oreille dûment tractée et, entre temps, fortement rougie. Il avait été prié de se ressaisir, de raconter ce qu’il avait appris, comment et où il l’avait su. Ce qu’il décrivit alors fit tomber quelques bras, hausser quelques épaules et fumer quelques pipes de manière plus véhémente. Accessoirement, la pression sur son lobe se relâchant, il se sentit plus calme et autorisé à continuer son bavardage.

Il rameutait quelques canetons égarés dans les orties au fond des douves asséchées du Castel des Marais lorsqu’il avait surpris un gardien en conversation avec sa relève. Tous deux paraissaient à la fois alarmés et enthousiastes. Leur vieux rêveur d’étoiles venait de trépasser. La guerre pouvait recommencer après que les soldats s’étaient perdus pendant plus de cinq décennies dans l’univers onirique. La paix réelle était enfin terminée. Heureusement, cela ferait du bien de changer un peu et de se dégourdir les articulations dans la douleur, hors des mondes factices. Une petite pause réalité, ça ravigoterait, ça réveillerait les ankyloses et on pourrait à nouveau les sentir s’évanouir dans la chaleur des muscles et des combats. La jouissance était à leur portée tant que la population alentour ne leur aurait pas imposé mieux ! C'est-à-dire un nouveau rêveur. Et il fallait qu’il soit bon pour les maîtriser, car leur énergie guerrière était au plus haut !
Ils péroraient. Fermes et excités, ils parlaient déjà du village en contrebas avec des yeux brillants. Des rodomontades de guerriers dont le gosse rendait compte avec quasiment de l’enthousiasme. Entre temps certains villageois, dont ses parents, avaient commencé à le regarder de travers celui-là…
Le gamin libéré, les gens se dévisagèrent consternés. Bien sûr, ils se connaissaient tous, et leurs liens familiaux se tissaient jusqu’aux villages éloignés des contreforts. Aucun d’entre eux ne ferait l’affaire, pas un seul rêveur venu au monde dans les vingt dernières années. On avait fini par ne plus y faire attention, engoncés dans le confort depuis trois générations. Le vieux rêveur avait donné à tout le monde un sentiment sournois et illusoire d’immortalité.
Malgré l’affolement, personne ne songeait à essayer de duper les résonateurs qui seraient chargés de sentir la présence d’un nouveau maître d’onirie. Certains maires avaient jadis fait courir des bruits à propos d’enfants doués. Le mensonge était un péché mal pardonné. Mourir par le fait des sabreurs était, disait-on, la pire des morts si c’était la punition d’un jugement de fausseté. De même le désordre et la douleur résultant d’un tel acte n’étaient pas estimables pour la famille du menteur et la communauté qui l’entourait. On se murmurait les pires histoires à propos des mesures de rétorsion subies dans ces cas-là ; des affaires de membres détaillés en morceaux assez fins pour regarder le soleil à travers… Et le détail fait à vif jusqu’à ce que les hurlements soient infinis.
Il fallait absolument pour la sauvegarde du village et l’intégrité des organes de ses habitants, chercher un rêveur et planifier l’anarchie qui résulterait de ce temps de recherches.
« Réunion immédiate des hommes chez moi, dit le maire, toutes les femmes préparent les stocks après avoir ouvert et nettoyé les caches à codes souterraines ! Réveillez le mage, il doit avoir les clés dans un grimoire poussiéreux. Il est presque aussi vieux que l’était le rêveur défunt. Et fissa ! »
Deux groupes se séparèrent et le forum improvisé dans la gadoue et terminé sur les pavés boueux se retrouva vide.

C’est ainsi que le cirque infernal a commencé. Cela fait à présent trois mois que le rêveur est mort, que les guerriers ont pris le mors aux dents, agités, frénétiques, fourbissant leurs armes dans un boucan indescriptible, du matin jusqu’au soir et inversement, tout cela dans un désordre total.
Les habitants des bourgs et des hameaux dans toute la vallée savent de quoi il retourne et se sont organisés. Cette organisation a semé le désordre dans les travaux et d’aucuns maugréent déjà que si l’on continue ainsi, il n’y aura plus besoin des guerriers pour mener le village à sa ruine. Et puis d’ailleurs qu’est-ce qu’ils attendent ceux-là ? Certains éleveurs dont la famille pouvait assurer une présence auprès du cheptel, ont été envoyés au loin, avec dans leurs bourses de quoi acheter un rêveur naturel à ses parents, ou dans leurs mains de quoi convaincre un rêveur adulte. D’autres se sont constitués en milices patrouillant la vallée, à surveiller les chemins et les routes d’accès dans l’espoir de glaner des renseignements, voire par une chance insigne, de mettre la main sur un voyageur adéquat auquel on s’empresserait de ne pas demander son avis. 
Quant à la soldatesque, heureusement pour l’instant, il ne s’est pas trouvé de chef pour les fédérer, eux et leur énergie. Les défis individuels, et les combats de groupuscules bousculés devant le Castel semblent, étonnamment, leur suffire.

Mais pour combien de temps ? Et qui sera capable d’être leur chef ?