(L’ours)
Près du ru vacillant
Qui se jette du mont,
Les embruns sont parés
D’un argent incertain.
Pas de vie, plus un pas
N’effleure le chemin.
La cascade retient
Tous les bruits et les sons.
Au flanc de la hauteur,
J’attends, debout, l’aurore
Dans le gris brun rêveur,
Quand souveraine encore
La nuit de noir coiffée
Par la nef étoilée,
En contrebas du monde
Hésite et vagabonde.
Mais les ombres renoncent.
Déjà dans la vallée
Au théâtre estompé
La lueur qui s’annonce
Inscrit quelques reliefs.
Un instant envié
Un éclair dans la nef
Étale sa ramée.
Je reviens vers les eaux,
Ma diffuse clairière,
Leur chant ouvre mes yeux,
Tout s’irise et s’éclaire,
Tout se noie nébuleux,
Dans un glorieux instant :
J’inspire un ciel heureux
De soleils et de chants.
Je danse et me dandine,
Si loin de ma tanière,
Moi vieil ours attentif
Ravi par l’or cordial
Du jour qui naît enfin.
L’âme un instant légère,
Caressant, je chemine
Serein, dans la lumière.
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