mardi 31 janvier 2012

Gaillarde de brumes glacées


Au jardin dénudé l’hiver joue de la neige ;
Je m’avance amusé, des flocons sur le dos
Et, dans un tourbillon, s’envole mon chapeau.
Pendant quelques instants, j’entre dans un manège


Pour une valse lente, un souffle, un sortilège.
Mon arbre et mon vieux banc, tous nos instants flétris,
Esquissent avec moi, les trois temps de jadis ;
Le vent joue un morceau de glaçons en arpèges.


Nous rêvons, tournoyant bienheureux tous les trois
Qui inventons un bal, des anges et des rois
Sans ailes, dépouillés, semblables, sans entraves :
Tu es mon sceptre, ô bois ! Toi, mon trône de grès !
L’hermine est sur mon dos ; je glisse un menuet
Et ma chanson se perd dans la bise suave…

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