© Dernières Nouvelles D'Alsace, Reflets DNA du 13 avril au 3 mai 2013.
Il noircit des pages depuis plus de quarante ans, invente des histoires depuis l'enfance. À 62 ans, Gabriel Eugène Kopp est pourtant un jeune écrivain. Prolifique, à la limite de la graphomanie, le Haguenovien publie depuis quelques années des romans de science-fiction (Au nord-nord-ouest d'Eden en 2008, La dernière Nécropole en 2009), des nouvelles (Le Poisson en 2011 ou Qui veut tuer le loup... en 2012) et de la poésie, à un rythme effréné.
Son dernier né date de février. Un jour je m'en irai - Suites exotiques (Flammes Vives) est un recueil de poèmes en trompe-l'oeil. On croirait presque, déjà, à une oeuvre testamentaire. Les premiers vers sont balayés par un vent chaud, bercés par des flots qui rappellent ceux de Caraïbes, paru en 2009. Puis les images s'assombrissent, se durcissent, la mort rôde, comme dans Mots de passe, encore un recueil de poésie (2010). Au détour d'une page, nous voilà dans un synopsis de polar savamment distillé par cet admirateur de Conan Doyle ; ou alors dans un poème en trois prises, comme au cinéma, une autre passion. Gabriel Eugène Kopp s'amuse de cette apparence de « patchwork » quand lui voit un nouveau chemin. « J'ai l'impression d'avoir fait un nouveau pas, de changer de style. Quelque chose commence....»
Récompensé de plusieurs prix littéraires, membre de la Société des poètes français depuis 2012, l'auteur est pourtant loin de se sentir arrivé. Infatigable travailleur, toujours en quête du mot juste, Kopp, psychologue clinicien de métier, ne jure que par le doute. Et l'expérimentation -- du feuilleton en streaming (Para Bellum) à la mise en musique de ses rimes, en passant par la sculpture improvisée.
« Je m'en irai/La main ankylosée/Sur ta hanche fantôme/vacillant dans le noir », écrit-il dans son recueil du même nom. N'en croyez pas un mot : Gabriel Eugène Kopp a le verbe plus vivant que jamais.
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