Prenons un dernier verre avant l’aurore…
Dans un instant plus personne ne se souviendra
Ni de la pluie, ni des chevaux, ou des solstices moins encore ;
Nous fléchirons les herbes qui coulent sous nos pas
Avant l’hiver qui nous tiendra parmi les tombes.
Croches et branches sur la neige du sentier
Dessinent un brin d’herbe qui survit
Auprès du jour. Et puis qui laisse choir
Sa dernière âme sur le linceul où est écrit :
Prenons un dernier verre avant l’aurore.
Nous quitterons la dune et ses flancs semés de fenêtres.
J’ai piqué quelques fleurs dans les vases fendillés.
Aucune bougie ne veille derrière les rideaux asséchés.
Aucune lumière n’a écarté d’embruns
Et rien ne restera des souvenirs d’extases.
À la rigueur, des « matières » qui coulent, emportées par les
pluies,
Ou les ravines vers le val ; quelque étincelle électrique dans un
flambeau vacillant.
Rien ne s’ouvre pourtant, aucun volet de pierre,
La nuit est silencieuse, et quand nous quittons le cimetière,
Pas un signe d’enfers ou de sorcières.
Fermés, immobiles, sur de miraculeuses brumes,
Avant l’aurore, prenons un dernier verre, un.
Nous écrirons,
Avec un doigt, de la lumière, sur l’écran blanc
Une dévotion discordante : « Prenons… »
Près d’un fanal soufflé par le vent
On entend emportés par les chants,
Des refrains de pluies.
Dans les ravines silencieuses quelques étincelles fuient.
Muette est la nuit quand nous poussons la porte craillante du
cimetière...
Sous la lumière lasse,
J’écris.
Calligraphies :
Des prières,
Lumières…
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