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samedi 20 décembre 2008
vendredi 19 décembre 2008
En attendant l'édition 2010 des Rencontres Internationales du Cinéma d'Animation (RICA) on se souvient de... Fana des RICA
© Dernières Nouvelles D'alsace, Mardi 13 Novembre 2007. Droits de reproduction et de diffusion réservés
Wissembourg / Rencontres internationales du cinéma d'animation
Les esprits chagrins voudraient réduire le cinéma d'animation à un public enfantin ? Gabriel Kopp, 56 ans, est ravi de leur donner tort. Voilà dix ans qu'il ne rate pas une édition des Rica de Wissembourg, n'hésitant pas à prendre des congés pour assouvir sa passion de l'image.
Traditionnellement, les Rencontres internationales du cinéma d'animation (Rica) débutent par trois jours de programmes, courts et longs métrages, qui ciblent principalement un public scolaire. Hier, première journée du festival, un millier d'élèves a ainsi pris place dans les salles obscures de Wissembourg, Soultz-sous-Forêts et Bischwiller. Mais, en scrutant bien les travées du Relais culturel de Wissembourg, on pouvait apercevoir, calé dans un fauteuil rouge dès la première séance matinale, Gabriel Kopp... 56 ans. « Eh oui, moi, je regarde des dessins animés ! », assume avec malice ce psychologue hospitalier haguenovien, vrai fidèle des Rica - « la seule différence avec le grand festival d'Annecy, c'est le lac ! » -, qui n'hésite pas à prendre des congés le temps du festival. « J'assiste à 80 % ou 90 % des séances, déclare-t-il. Je ne choisis pas les programmes : je m'installe et je me laisse surprendre. J'aime arriver au dernier jour, mon propre palmarès en tête... et délicieusement épuisé ! » Et cette boulimie d'images ne date pas d'hier. Le coup de foudre avec le rendez-vous wissembourgeois remonte à dix ans, à l'occasion de la seconde édition des Rica. « Je suis venu sur la pointe des pieds, juste pour voir », se souvient-il. Conquis, il se promet de donner « plus d'ampleur » à l'édition suivante. En 1999, il bloque donc tout un week-end ; en 2001, il y ajoute un jour de congés, « mais ce n'était toujours pas satisfaisant ». Alors depuis 2003, Gabriel Kopp a tranché et s'aménage une pause pendant toute la durée des Rica.
Des « parenthèses » dans une réalité qu'il côtoie souvent frontalement
Cette année, pour la première fois, son épouse l'accompagnera pendant une journée. L'un ou l'autre collègue en a déjà fait autant, mais Gabriel Kopp ne crie pas pour autant sa passion pour les Rica sur tous les toits : « C'est une activité relativement solitaire, après tout. » Et surtout un jardin secret protégé et entretenu depuis l'adolescence. Cinéphile averti - l'homme a également enseigné la sémantique de l'image -, il explique sa fascination pour l'animation par une déception : « Le cinéma dit "réaliste" m'est tout doucement apparu limité, alors que le cinéma d'animation est affranchi de toutes contraintes, c'est le triomphe de la créativité absolue ! On y défie la gravité, et les histoires, fabuleuses, ouvrent des mondes insoupçonnés... » Gabriel Kopp qualifie d'ailleurs les séances des Rica de « parenthèses » dans une réalité qu'il côtoie souvent frontalement à l'enfance, passée sur un carreau lorrain, où le fils de mineur découvrait avec fascination les aventures (« en mouvements ! ») de Popeye et autres Silly Symphonies de Walt Disney sur l'écran noir et blanc des premières télévisions. « Rien à voir avec les "japoniaiseries" qui passent maintenant », regrette-t-il. Lui que le réalisme « embête » est aujourd'hui bien plus séduit par les folles Triplettes de Belleville (sorti en 2003) que par la transposition sur grand écran du ténébreux Corto Maltese, davantage par la bande dessinée Achille Talon que par Blueberry et par les films délirants de l'ancien Monty Python Terry Gilliam que par les « péripéties de l'homme araignée ou de Bruce Wayne ». Depuis janvier, Gabriel Kopp a attendu avec une impatience grandissante le retour des Rica - « car le bon cinéma d'animation, surtout les courts métrages, est difficile à trouver à la télévision et même en DVD ». Alors pendant neuf jours, l'enthousiaste spectateur compte bien faire le plein de créativité et, surtout, applaudir tout débordement d'imagination. Son seul regret ? « Les Rica, tous les deux ans, ça ne suffit pas. Il faut drôlement attendre pour s'octroyer ces fameuses parenthèses dans la réalité ! » A bon entendeur...
Céline Rousseau - Photo DNA
Son jardin d'Eden
Edition de Haguenau
Tout vient à point à qui sait attendre. Le Haguenovien Gabriel Eugène Kopp écrit depuis l'adolescence - quarante ans d'un travail abondant et exigeant, récompensé aujourd'hui par la parution d'un brillant premier roman de science-fiction, « Au nord-nord-ouest d'Éden ».
L'équipe de la librairie haguenovienne Vincenti a le coup de coeur sélectif mais enthousiaste. Dans la vitrine de la petite échoppe de la Grand'rue, un fin livre bleuté côtoie actuellement les grands noms de la littérature. Sa couverture est partiellement masquée par une note manuscrite : « L'écriture exubérante sert à la perfection cette histoire fiévreuse, et on se laisse vite prendre au jeu de piste scientifique dont l'issue laissera les protagonistes et le lecteur abasourdis. [...] Le puzzle se transforme en embuscade cruelle dont personne ne sortira indemne. » Au nord-nord-ouest d'Éden est le premier roman de Gabriel Eugène Kopp, 57 ans. Le premier publié, en fait. Écrivain à ses heures depuis l'adolescence, ce psychologue [...] n'avait jamais, jusqu'il y a deux ans, tenté de se faire éditer. Des enfants à élever, un travail prenant, une activité grandissante de conférencier, et trop de modestie, aussi. « Mais c'est toujours resté une nostalgie, admet l'auteur. J'avais accumulé des centaines de pages, qui n'attendaient pour sortir de mes tiroirs que l'inconscience d'un éditeur. » Le premier intéressé, en l'occurrence, a été la jeune maison Griffe d'encre, près de Dreux. Au nord-nord-ouest d'Éden était au départ une grosse nouvelle, partie d'un constat : « Le monde est beau, mais depuis deux siècles, on s'ingénie à tout casser, résume Gabriel Kopp. Du fait de mon boulot, j'observe le monde en permanence. De l'intérieur, en observant les gens. On remplit leur tête avec des fantasmes d'avoir plutôt que d'être, on bride toute créativité... J'ai l'impression tenace que l'humanité va dans le mur. »
« Pessimiste gai »
Tout vient à point à qui sait attendre. Le Haguenovien Gabriel Eugène Kopp écrit depuis l'adolescence - quarante ans d'un travail abondant et exigeant, récompensé aujourd'hui par la parution d'un brillant premier roman de science-fiction, « Au nord-nord-ouest d'Éden ».
L'équipe de la librairie haguenovienne Vincenti a le coup de coeur sélectif mais enthousiaste. Dans la vitrine de la petite échoppe de la Grand'rue, un fin livre bleuté côtoie actuellement les grands noms de la littérature. Sa couverture est partiellement masquée par une note manuscrite : « L'écriture exubérante sert à la perfection cette histoire fiévreuse, et on se laisse vite prendre au jeu de piste scientifique dont l'issue laissera les protagonistes et le lecteur abasourdis. [...] Le puzzle se transforme en embuscade cruelle dont personne ne sortira indemne. » Au nord-nord-ouest d'Éden est le premier roman de Gabriel Eugène Kopp, 57 ans. Le premier publié, en fait. Écrivain à ses heures depuis l'adolescence, ce psychologue [...] n'avait jamais, jusqu'il y a deux ans, tenté de se faire éditer. Des enfants à élever, un travail prenant, une activité grandissante de conférencier, et trop de modestie, aussi. « Mais c'est toujours resté une nostalgie, admet l'auteur. J'avais accumulé des centaines de pages, qui n'attendaient pour sortir de mes tiroirs que l'inconscience d'un éditeur. » Le premier intéressé, en l'occurrence, a été la jeune maison Griffe d'encre, près de Dreux. Au nord-nord-ouest d'Éden était au départ une grosse nouvelle, partie d'un constat : « Le monde est beau, mais depuis deux siècles, on s'ingénie à tout casser, résume Gabriel Kopp. Du fait de mon boulot, j'observe le monde en permanence. De l'intérieur, en observant les gens. On remplit leur tête avec des fantasmes d'avoir plutôt que d'être, on bride toute créativité... J'ai l'impression tenace que l'humanité va dans le mur. »
« Pessimiste gai »
Un sentiment que cet « indécrottable cartésien », « pessimiste gai », exorcise à travers les mots. En se servant, comme tous les auteurs de ce genre, de la science-fiction pour parler du monde actuel et de ses dérives. Caïn, chassé du paradis, avait pris la fuite à l'est d'Éden. Dès lors, que peut-il bien y avoir au nord-nord-ouest d'Éden ? Quel est le mystère de « Tronche de Gargouille », cet étrange cadavre retrouvé dans un glacier ? Gabriel Kopp livre ses réponses à l'issue de l'enquête captivante de ce qui est devenu, au fil de deux ans de labeur, un roman court et dense à la structure acrobatique et au style brillant. « Du plaisir de trouver une bonne idée à la douleur de voir son narcissisme égratigné par les nécessaires réécritures, j'ai plus appris en six mois de travail avec mon éditrice, exigeante et pédagogue, qu'en vingt ans d'écriture solitaire », se réjouit Gabriel Kopp. Coup d'« essai », coup de maître... De quoi renforcer la passion et l'exigence de l'écrivain qu'il a toujours été, et qui rêve aujourd'hui de continuer à laisser ses écrits s'envoler. Un deuxième roman de science-fiction devrait paraître à la fin de l'année prochaine, et des éditeurs ont fait part de leur intérêt pour des recueils de poésie, un roman de littérature « classique », un polar « glauque » dont l'action se passe sur le carreau minier lorrain où il a grandi. Gabriel Eugène Kopp n'a pas fini d'entretenir son jardin d'Éden.
Florian Haby - Photo DNA
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