mercredi 25 février 2009

dimanche 22 février 2009

Méditations 146, 153 et 239


146 - On a besoin de l’autre ? Oui, certes. Il faut juste surveiller le degré de cuisson…

153 – Tu veux aller de l’avant ? Insensé ! Il n’y a rien que du sûr par là.
239 - Se battre pour faire sa place au soleil ? Ce jeune élève est fou ! On est bien mieux à siroter un cocktail à l’ombre.

Méditations Incongrues, extraits du volume 7, tome 2 : Le porteur et son joug



Voyelles


Je voudrais dans la mare
Attraper des canards
Et sacrifier les veaux
Boucher-poète charcutier-musico

Je voudrais faire mer
D’un océan d’hiver
Nager entre deux eaux
Ecumer des blancheurs et des petits chevaux

Je voudrais être pire
Et dévorer le dire
La gibecière au dos
Bourrée à craquer de mots

Je voudrais être fort
Et découvrir de l’or
En tas et en monceaux
Plein wagonnets à tire-larigot

Je voudrais être dur
Et traverser les murs
Explorer les carreaux
Sans souci de fracas ou de maux

Je voudrais être lyre
Et embaumer la myrrhe
Et puis chanter tout haut
Des vers anciens rendus… nouveaux

Un fonctionnaire intéressé

[…]
Le caisson n’est à priori pas destiné aux humains… (Quand on n’a pas de tissus interstitiels solides on s’abstient, ou on quadruple de volume en quelques clics, puis encore quelques clics plus tard, puis encore…) Ce n’est d’ailleurs pas la seule espèce-cliente qui doive malheureusement renoncer à s’en servir. Nous pensons par exemple…

« Charriez pas, le dernier qui a voulu tenter le coup malgré les avertissements réitérés s’est liquéfié dès la seconde étape. Quoiqu’on ne sache pas réellement s’il était encore vivant, si on peut appeler ça comme ça, quand on l’a tiré de la glace. La cryo a ses limites n’est-ce pas. Mais il avait laissé des instructions, alors hop on a continué hein ! »

J’ai compris un peu trop tard que le bruit émanant de l’aldeb, et que son traducteur automatique pris de folie tentait de travailler comme si son champ magnétique devenait goniorrhéique, était en fait un rire. Terrifiant. Quasiment tout le bar s’était vidé quand le trafiquant avait dit qu’il allait en raconter une bien bonne. J’avais déjà fréquenté des gusses de ce genre mais jamais entendu leur rire. Donc je ne pigeais pas pourquoi tout le monde filait, et les gestes frénétiques dans ma direction, que certains, pris de pitié certainement, faisaient en indiquant l’interprète. Il m’a demandé si je savais ce qu’était un anuas et si j’en avais déjà essayé un… Pff, c’était comme si on me disait de chercher la clé du tarmac d’un astroport de campagne. Lui, ça le faisait « marrer ».

Mais on ne peut pas faire le vexé avec un aldeb adulte en phase apparente de transition mâle-femelle… Si c’est le seul moment où ils causent et font des affaires, c’est aussi le seul moment où ils ont de l’humour - quoique d’aucuns prétendent cet humour extrêmement relatif - et cherchent à le partager avec une insistance, disons, susceptible.

A mon grand soulagement, un temps infini plus tard (en fait quarante secondes environ, mais c’était assez difficile à saisir vu le bruit infernal que faisait le verre brisé qui dégoulinait encore des étagères) son caquetage tonitruant prit fin…
Le bar rouvrit ses portes. Il tendit l’un de ses appendices communicationnels vers moi :
« Nous cherchons un Taprobane, et payons cash, en colloïdes thalassoastres. »

Je faillis m’étouffer en entendant le traducteur baisser le ton et annoncer le poids : mille unités ! Mais je n’étais pas né de la dernière pluie ; ce coup là on me l’avait déjà fait et je m’étais retrouvé avec de la roupie de sansonnet. Je veux bien être un bureaucrate vénal mais que ça rapporte quelque chose qui valait plus que du pezozie vulcanovien ! La morale peut avoir un prix après tout et ce prix doit être payé en monnaies valides, sinon on ne peut plus se fier à personne. Il perçut mon hésitation sous mon début d’étouffement et rajouta :

« En bathyphase bien sûr. Seriez vous intéressé cher voisin ?»
[…]
Extrait de la nouvelle libre de droits « Charité bien ordonnée » parue en 2005 au Cafard Cosmique sous le titre « Publicité bien ordonnée »

Variations oulipiennes



Sur le thème rebattu des vacances, définies vulgairement à l’anglaise : see, sex and sun, ces quelques à-peu-près codés en devinettes sur les cartes postales envoyées pour amuser les amis. Evidemment les indications entre parenthèses ne sont là que pour le confort du lecteur actuel : j'ai laissé les amis barboter sans leur donner ni thème ni indice, histoire que nous nagions de conserve.
Les solutions sont fournies en rouge.


Exemple

Encore et toujours la même chanson (rengaine) parvenait tout doux vraiment à me lasser.
la scie
Traverser les flots jusqu'à cet ancien canal français (Suez), me parut un bon
Lesseps
subterfuge pour échapper aux ondes lancinantes.
le son

Double

(lire casinos à l’allemande kassinos, oh !)
Les casinos dans cette contrée sont limités :
si cette sont
le six et le sept vous permettent d’empocher
six sept
jusqu'à cent fois la mise.
cent

Traductions ?

« Enfin un instant pour voir la moitié (voir)
see
de mes quatorze fils », me confia par (14/2 fils)
sept sons
ici l’ascète Xénophon. (phon, phone, son )
ci cèteX phon

Par définition

Je peux enfin me consacrer à ce berger écossais facétieux (colley)
Lassie
dont l’unique plaisir semble être d’éviter les flaques
le sec
pour ensuite, fier de sa démonstration, nous la jouer pédagogique.
leçon


Vocabulaire ?


Démonomètre :
de ‘démono’ diable et ‘metre’ mesure.

Ustensile inventé par les dominicains pour mesurer scientifiquement le degré de pénétration d’un possédé par l’esprit malin. Suggère fortement la torture par le pal mais celui-ci est un appauvrissement des utilisations possibles du démonomètre.


Pétropnée : de ‘pétro’ pierre et ‘pnée’ respiration.

Processus d’une telle lenteur que personne de la vie d’un homme n’a réussi a l’observer.