lundi 16 mai 2011

Dédicace le 21 mai


Samedi 21 mai. Gabriel Eugène
Kopp dédicacera « Mots de passe » (éd. Flammes vives, 12 EUR), de 15 h à 17 h à la librairie Vincenti, 41 Grand'rue à Haguenau.

Un nouveau recueil de poésies de Gabriel Eugène Kopp

© Dernières Nouvelles D'Alsace, Dimanche 15 mai 2011.

Des vers crépusculaires 


Écrivain touche-à-tout aussi prolifique que brillant, le Haguenovien Gabriel Eugène Kopp vient de publier « Mots de passe », un court recueil de poésies qui lui a valu le prix Jean-Cocteau 2010 de la Société des poètes français.


Même s'il « griffonne » depuis l'adolescence, c'est un jeune écrivain -- son premier roman, Au nord-nord-ouest d'Éden, a été publié il y a tout juste trois ans . Et pourtant la dernière livraison de Gabriel Eugène Kopp, Mots de passe, résonnerait presque comme un chant du cygne, le cri de désespoir d'un homme « usé, vieilli, fatigué » qui voit s'enfuir la vie.

« Il n'y a rien de plus universel que la mort »

Le cap de la soixantaine ? Pas nécessairement. « J'aurais pu écrire ça il y a dix ans, évacue l'auteur. Je ne suis pas convaincu qu'on produit de la bonne poésie en faisant du nombrilisme : il vaut mieux dépersonnaliser. Au fond, il n'y a rien de plus universel que la mort : c'est un vilain passage qui nous attend tous, et j'ai voulu m'intéresser aux résonances intimes que produit son approche, quand la mémoire devient floue et le corps fout le camp. »
Après un premier recueil de poésie baigné de soleil et de pluies chaudes, Caraïbes, inspiré de la Guadeloupe qu'il chérit (DNA du 26 janvier 2010), l'écrivain haguenovien, qui partage son temps entre les livres et les maladies mentales (il est psychologue à l'Epsan à Hoerdt), livre donc ici sa face sombre. « Gabriel Eugène Kopp exprime le douloureux écrasement de celui qui demeure en vie, seul, perdu, vide, écrit ainsi dans la postface la poète Aumane Placide. Une solitude immense dans un monde dont il accepte difficilement les lois, et qu'il ne comprend pas. » « C'est vrai que ce recueil est un remède radical contre la déprime : à la fin, on a presque envie de se flinguer », plaisante l'auteur.

Les regrets, l'amertume, le désenchantement, les désillusions, la décrépitude et la mort inéluctable baignent ces vers crépusculaires, entre lesquels l'humour tente ici ou là de s'insinuer timidement -- l'auteur se décrivant malicieusement comme un « pessimiste gai » : ainsi de ce Dernier striptease, qui rappelle avec une ironie grinçante qu'au fil du temps, les corps se fanant, même les danses de l'amour deviennent malaisées.

« il joue avec les mots comme un peintre avec les couleurs »

Au-delà de cette vision plutôt sombre, ce qui distingue Gabriel Eugène Kopp, rend la lecture de ses poèmes sinon facile du moins indéniablement émouvante, et lui vaut la reconnaissance méritée de ses pairs -- Mots de passe a décroché le prestigieux prix Jean-Cocteau 2010 de la Société des poètes français --, c'est qu'il joue avec les mots comme un peintre avec les couleurs : ici du noir, beaucoup, du blanc, un peu, et d'infinies nuances de gris.

Il fait montre également d'une grande créativité formelle, et ses textes les plus « classiques » imposent une musicalité évidente : ses vers distillent une petite musique lancinante, au point qu'on les imaginerait scandés par la voix d'outre-tombe d'un Bashung par exemple, sur quelques déchirantes notes de piano grêles ou d'accordéon souffreteux.

Extrêmement prolifique, Gabriel Eugène Kopp considère dans un sourire qu'après les voyages et la mort, il lui reste l'amour et l'art à aborder pour « être un poète complet ». Ça tombe bien : les recueils sont prêts, en attente d'un éditeur. « À un moment, on est porté par le texte, glisse modestement le graphomane. Le cliquetis de la machine devient de plus en plus constant, les idées s'enchaînent comme dans une sorte d'état second. » Ils succéderont peut-être à ses deux courts romans de science-fiction et deux ouvrages de poésie déjà publiés, un troisième, Lorraines, consacré à sa région natale, devant suivre cet été. Et précéderont sans doute bien d'autres ouvrages : l'écrivain haguenovien a déjà sorti de ses tiroirs sans fond un recueil de nouvelles sur l'apocalypse, et un polar dont l'intrigue se passe en Alsace et dont le héros, s'il voit le jour et plaît, pourrait vivre sept autres aventures -- dont trois sont déjà écrites.

Florian Haby 


    lundi 2 mai 2011

    Actus




    Mon plus récent ouvrage

    "Mots de passe"

    Prix Jean Cocteau 2010

    Edité par Flammes Vives

    Vient d'arriver chez nos libraires...